A propos du passeur

« Nous ne sommes en rien des objets soumis à quelque destin,
mais des passagers conscients et mortels,
agissant sur cette planète.

Nous sommes des dépositaires
et passeurs d’expériences, de savoirs … »

(Réinventons l’humanité)
Albert Jacquard

 

 

Le chemin psychologique de guérison des blessures et de déploiement de notre potentiel fait partie du chemin spirituel.

J’ai longtemps dissocié les deux chemins comme si nous pouvions dissocier le corps, l’âme et l’esprit.

J’ai fait l’expérience que le chemin psychologique mené sans perspective ultime m’apporte un certain apaisement mais la paix réelle m’échappe toujours. La paix réelle est là quand le déploiement du potentiel ultime advient: aimer l’autre tel qu’il est, aimer la vie telle qu’elle se présente à moi, être utile à l’autre, être utile à la vie.

J’ai ouvert les yeux pour voir et ceux qui vivent les yeux ouverts le voient probablement aussi. Notre monde se meurt de souffrance et d’insatisfaction malgré les accumulations de richesses et les connaissances psychologiques, faute d’intégrer la perspective ultime: s’unifier à ce qui est, rejoindre l’autre là où il est, rejoindre celui avec lequel on n’est pas d’accord, être au service de …..

Ce n’est pas pour cela que j’ai intégré de force le cheminement spirituel et la perspective ultime à l’Ifpré. Cela s’est imposé à moi, comme une pièce manquante à la transmission.

L’expérience m’a montré que je ne saurai être heureuse si je ne suis qu’à mon service et si j’utilise l’autre pour nourrir mes besoins en souffrance. Je me sens heureuse et en paix chaque fois que j’essaie de tenir compte de moi et de l’autre, prendre soin de moi et de l’autre.

Tenir les deux bouts de la posture me maintient dans l’harmonie et la joie: cheminer à la fois au niveau psychologique – être à mon service, écouter mes besoins, mes potentialités et les accomplir- et au niveau ultime – rejoindre l’autre, tenir compte de lui, lui être utile.

C’est en ce sens que l’agir-thérapeute et la personne-ressource en éducation formés par l’IFpré sont aussi des passeurs d’âmes. N’ayons pas peur des mots. Intégrons la noblesse et la dignité de notre exercice professionnel.

Chaque fois que nous progressons sur le plan de la vie ordinaire avec l’intention d’aimer, nous aidons notre âme à évoluer et à cheminer vers l’esprit. Nous sommes notre propre passeur d’âmes.

Chaque fois que nous aidons l’autre dans ce sens, nous jouons pour lui le rôle de passeur d’âmes.

Le passeur d’âmes n’est pas seulement celui qui aide les défunts à passer d’un plan vibratoire à un autre plan.

Depuis 16 ans, j’aide les vivants à passer d’un plan de compréhension à un autre plan. Je suis passeur d’âmes depuis le début et il m’est donné de le comprendre aujourd’hui.